Covid-19 Triturage de données

Introduction

Ce qui suit résume les dernières données au 10/11. Certaines données sont presque brutes et d’autres un peu plus travaillées pour essayer de les faire parler. Il s’agit surtout de mises à jour à l’exception de la tentative nouvelle de chercher une corrélation entre les morts covid et non covid.

Données synthétisées et interprétées

Ce premier graphique, comme beaucoup de graphiques similaires largement diffusés, est une simple présentation de données mensuelles de mortalité de l’INSEE. Il représente la différence entre la mortalité totale d’un mois et la moyenne des 3 années précédentes. On voit, sans surprise, une forte anomalie en mars-avril avec 25000 décès en plus attribuables à une cause de mortalité inhabituelle. Le reste de l’année sort peu de la norme. Août et septembre semblent en léger excès. Au total sur les 12 derniers mois, il semble bien que la surmortalité soit assez faible.

Pour savoir si ce pic est principalement dû au Covid-19, on peut tenter d’exploiter des données journalières. On trouve en effet sur le site de l’INSEE, la mortalité totale jour par jour qui peut être mise en relation avec la mortalité Covid que l’on trouve sur le site GEODES.

Le graphique ci-dessus représente les points journaliers du 17/3 au 26/10 avec en abscisse le nombre de morts covid. Celui-ci est estimé en multipliant le nombre de morts en hôpital par 42/29 qui est l’inverse du rapport actuel entre les morts covid en hôpital et ceux en toutes localisations. En ordonnée le nombre de morts non-covid est simplement le total des morts du même jour diminué des morts covid.

On remarque immédiatement une nette corrélation avec en gros 1 mort non covid supplémentaire chaque fois qu’il y a 3 morts covid en plus.

Ce n’est pas en soi anormal puisque à la mauvaise saison, de nombreuses causes de mortalité augmentent simultanément. On peut aussi penser que les difficultés pour faire soigner d’autres états maladifs que le Covid (consultations, examens et interventions différées) n’arrange pas les choses.

Ce qui est plus gênant c‘est qu’en rajoutant 1/3 à la mortalité covid officielle de 42000 morts, on obtient 56000 victimes ce qui est significativement plus grand que le supplément de mortalité globale constatée (25000 selon l’évaluation ci-dessus). La première explication qui vient alors à l’esprit (il y en a sans doute d’autres) est que l’on déclare un peu trop facilement comme décès covid des décès qui sont en fait bien plus dûs (ou légèrement avancés) à l’âge et aux comorbidités qu’à la seule contamination.

Les signes d’amélioration

J’ai complété ce graphique déjà présenté antérieurement. Les données (moyennes glissants sur les 7 jours précédents) vont jusqu’au 10/11 inclus, sauf les données sur le taux de positivité qui ne vont que jusqu’au 7/11. On voit que l’indicateur le plus précoce qui est le taux de positivité est déjà en recul. Les entrées en hôpital et en réanimation sont en train de plafonner et, logiquement la mortalité qui ne réagit que largement après les autres indicateurs est encore en hausse.

Si l’on considère maintenant le rapport entre les morts d’une semaine et de la semaine précédente, on voit aussi que la décrue amorcée depuis la mi-octobre se poursuit.

Le nombre de reproduction effectif que l’on trouve sur le site internet de santé publique montre la même évolution. Son dernier point du 7/11 est passé au-dessous de 1 (nombre de cas en baisse) et il est en phase de redescente depuis le 22/10 . Il y a donc des indices concordants d’une épidémie ayant passé le pic de la vague en cours. Il est bien sur toujours possible qu’une autre vague se dessine, par exemple en cas de conditions météo devenant encore plus favorables au virus. Néanmoins les résultats de tests semblent montrer qu’un nombre considérable de personnes sont devenues réfractaires récemment (la quasi totalité des nouveaux positifs moins ceux qui sont morts) et se sont ajoutés aux immunisés de la première vague, aux autres réfractaires dont le système immunitaire était déjà sensibilisé préalablement par d’autres virus et à ceux ayant simplement un système immunitaire particulièrement performant. Il est donc vraisemblable que s’il y a d’autres vagues, elles seront de plus en plus faibles.

En conclusion

Ce qui se dégage assez clairement des données récentes est que le pic des contaminations est largement derrière nous. Pour ceux qui sont déjà contaminés l’évolution suivra vraisemblablement son cours avec des morts qui vont encore venir. Ils ne sont plus concernés par les mesures de freinage de l’épidémie. L’utilité de maintenir des mesures fortes est douteuse d’un point de vue sanitaire et leurs effet catastrophiques sur l’économie (et donc sur les moyens ce que l’on pourra attribuer ultérieurement à la santé) sont hélas évidents. Si l’engorgement des services de réanimation commence à refluer, il serait sage de redonner un peu d’air à l’économie. Il faut rappeler que c’est avant tout le maintien de marges de manœuvre hospitalières qui a été mis en avant comme raison du confinement. Si ces marges reviennent, la logique serait de modérer le dispositif asphyxiant de l’économie.

A noter par ailleurs que non seulement la surmortalité attribuable au covid est relativement faible (5 % de la mortalité annuelle) mais en plus il y a une fort suspicion d’avoir trop souvent mis le covid en tête des causes de mortalité pour des individus en fin de vie et/ou perclus de comorbidités, le vrai chiffre pourrait donc être sensiblement plus bas, tout comme il l’est d’ailleurs dans d’autres pays ne comptabilisant pas comme nous.

Une réflexion sur “Covid-19 Triturage de données

  1. En réponse à une question posée par email :
    L’essentiel des morts covid se produisant assez longtemps (un mois ?) après la contamination, le confinement décrété à mi-mars ne peut avoir eu d’influence sur le plus gros du premier pic. On était déjà à 10000 morts en hôpital à la mi avril. En revanche on peut très bien imaginer que l’inquiétude montant dès fin février, pas mal de personnes aient eu un déficit de soin. Les personnes à symptômes respiratoires (pas forcément le covid), les cardiaques et autres maladies mal compensées ayant différé des consultations et soins peuvent logiquement avoir subi une mortalité plus forte. Tout cela méritera une analyse ultérieure plus fouillée en tenant compte de l’ensemble des causes de morts possibles.
    Le premier pic n’a pas été à mon avis un cataclysme épouvantable. Une mortalité ne dépassant au total que de 5% la mortalité habituelle et concernant principalement des personnes dont l’espérance de vie était très faible (il semble même que l’age moyen de décès covid soit supérieur à l’age moyen de décès de la population !). Mais je conçois bien qu’une approche trop froide puisse être insupportable à notre époque ou le pathos domine largement le logos !

    En revanche ce qui est beaucoup plus curieux c’est que l’on refuse de voir qu’après le premier pic, la situation est quasi normale. Mais l’on est là dans un problème beaucoup plus politique que réellement sanitaire.

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